Le Chacal associé avec le Lion

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Le lion et le chacal étaient devenus amis, ils vivaient dans des rochers proches d’une route. Toute la journée le lion restait tapi dans son trou pendant que le chacal faisait le guet sur une hauteur. – Lorsque tu verras des animaux approcher, lui avait dit le lion, avertis-moi pour que je m’en empare. Mais le lion ne voulait pas manger que des chameaux. Une fois, le chacal vit arriver un troupeau de moutons…

- Lion, voici des moutons qui s’avancent ! cria-t-il.
- Laisse-les aller ! répondit le lion, ce sont les moutons de mon père.
Une autre fois le chacal vit arriver des vaches.
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- Lion, voici des vaches qui s’avancent ! cria-t-il.
- Laisse-les aller ! répondit le lion, ce sont les vaches de mon père.
Et ce fut la même réponse lorsque passèrent des ânes et des chevaux.
- Ne vois-tu rien venir maintenant ? dit le lion
- Je vois un animal avec un long cou et de longues pattes, répondit le chacal.
- C’est celui-là que je cherche ! Rugit le lion.
Il sortit de sa tanière, se jeta sur le chameau et l’égorgea.
- Maintenant, ordonna le lion au chacal, tu vas le dépouiller, découper la viande et la faire rôtir !
Le chacal dépouilla le chameau et découpa la viande, puis rassembla beaucoup de bois mort pour allumer un grand feu. Lorsqu’il eut fait des braises, il embrocha les quartiers de viande et les posa dessus. Puis il mit une pierre dans le feu et lorsqu’elle fut devenue rouge comme un charbon, il prit un peu de graisse et en recouvrit la pierre. La graisse crépita en fondant.
- Oncle, cria-t-il, la viande est cuite ! Écoute la graisse qui coule sur le sol en crépitant ! Ouvre la gueule, je vais t’en donner un morceau !
Le lion ouvrit la gueule. Le chacal attrapa la pierre enduite de graisse bouillante et la jeta au fond de la gorge du lion qui en mourut.
Le chacal laissa le cadavre du lion auprès des quartiers de viande de chameau et, lorsque les panthères et les hyènes attirées par l’odeur de la viande arrivèrent, il leur dit : 
- cette viande appartient au loin ; si vous touchez, craignez sa colère lors qu’il se réveille !
Il éloigna ainsi tous les animaux jusqu’au jour où il eut fini de manger la viande du chameau. Puis il abandonna le cadavre du lion aux éperviers et aux vautours.
Le chacal s’installa dans la tanière du lion et appela un hérisson. Il lui donna sa place de guetteur.
- Hérisson, que vois-tu venir ?
- Je vois venir un troupeau de chèvres, répondit-il.
- Laisse-le passer ! dit le chacal, ce sont les chèvres de mon père.
Car, l’exemple du lion, il ne voulait manger que de la viande de chameau.
- Hérisson que vois-tu venir ?
- Je vois venir un troupeau de vaches, répondit-il.
- Laisse-le passer ! dit le chacal, ce sont les chèvres de mon père.
Il en fut de même pour les ânes et les chevaux.
- Hérisson que vois-tu venir ?
- Maintenant, je vois un animal avec un long cou et de longues pattes.
- C’est bon, dit le chacal, c’est cet animal que je cherche.
Le chacal voulut faire comme le lion, et sauta sur le dos du chameau pour le tuer. Le chameau partit au grand galop en emportant le chacal sur son dos. Il courut parmi les herbes et sous les arbres jusqu’au moment où une branche accrocha le chacal qui tomba. Vexé, le chacal s’en retourna chez lui et trouva le hérisson qui riait de sa mésaventure à gorge déployée et s’en alla chercher fortune ailleurs.

Source: contes Zaghawa Marie-José Tubiana

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