Mama pour désigner un oncle maternel

Sans en couler un océan d’encre, je souhaite partager avec vous, une petite réflexion à compléter, sur le mot Mama, utilisé au pays Beri, pour designer l’oncle maternel. L’origine exacte de ce vocable « Mama», m’est, pour ainsi qualifier, inconnue, tant et si bien qu’il est utilisé dans nombre des langues  tant occidentales qu’orientales. Contrairement à son sens dans la majorité de ces  langues où il désigne la mère, le vocable Mama, en langue Beria, est attribué curieusement à l’oncle maternel. Curieux hasard ? Certainement pas. Comment comprendre cette exception à la règle ?

-Voyons ensemble, brièvement, quelques points :

-Assistance garantie en toute occasion importante.

La part des devoirs dévolue à l’oncle maternel est énorme. Cela peut se traduire, de manière concrète, à travers l’accomplissement, au fur et à mesure, d’un certain nombre de services multiformes, au profit du neveu. Dés la naissance de ce dernier, l’oncle maternel fait, immanquablement, partie de premiers proches parents, à offrir des cadeaux importants au nouveau-né. De l’aube de la vie du neveu, l’oncle est tenu, aussi souvent que nécessaire, à intervenir matériellement lors de chaque événement social dans la vie de son neveu, malheureux comme heureux : circoncision, mariage, maladie, études, voyage à l’étranger etc. Cette relation d’assistance garantie en toute occasion, crée, en toute logique, entre le neveu et l'oncle maternel, une relation affective toute particulière et fait régner, de bonne heure, une très grande familiarité qui, fait de l’oncle, bien souvent, le confident préféré du neveu, surtout, si l’écart lié à l’âge n’est pas très important.

-Croyez-vous que cela appartient à votre oncle ! 

Cette générosité ancestrale de l’oncle à l’égard de son neveu et/ou de sa nièce, à force de la coutume, devenue, au fil du temps, un devoir, pour finir, comme une certaine obligation, incite le neveu, dans une certaine mesure, à aller  jusqu'à ce qu'il parait comme un abus, tout a fait : il est fréquent que l’on exige de son oncle, pour un rien, un grand chameau, un beau cheval, une belle arme, voire, on pourrait, même, s’en emparer, d’une façon, peu orthodoxe, pour ainsi dire. L’oncle maternel, même dans ce cas d’abus notoire, il n’aura que sa langue, pour maudire du bout des lèvres. D’où l’expression populaire dans le milieu béri, que l’on entend souvent : « croyez-vous que cela appartient à votre oncle ! ». En d’autres termes, vous devez, mettre la main à la poche ! Il est hors de question que vous payez, la chose que vous réclamez, en monnaie de singe, étant donné qu’elle n’appartient pas à votre oncle !

Généreux matériellement parlant, mais l’oncle n’est pas aussi épargné pour tout ce qui arrive au neveu durant toute sa vie, si celui-ci, commet par malheur, une grande bêtise, de genre un « crime de sang » cela est synonyme : d’une grande galère dans la durée et dans le temps pour l’oncle, il aura à assumer de très lourdes responsabilités.

-Telle une véritable mère…

Nonobstant tous ses efforts pour subvenir aux besoins de son neveu ou de sa nièce, dans la limite de ses moyens, la coutume béri ne donne point d’autorité à l’oncle sur son neveu, encore moins, sur sa nièce. Véritable  paradoxe ! Il se contentera de courtes concertations et secondaires privilèges, quant il est question de marier son neveu ou sa nièce, en laissant l’entière autorité au père et même à l’oncle paternel à défaut. Et pourtant, telle une véritable mère, il ne cessera de donner le meilleur de ce qu’il possède  (argent, conseils, protection, éducation, orientation etc.) sans s’attendre à la renvoie de l’assesseur ! Toutefois, son neveu et sa nièce lui doivent, naturellement, assistance dans la périmètre de leur moyens, considération particulière, amour profond et quelques services au quotidien (faire ses courses, aller transmettre ses messages, l’aider quant il déménage, l’envoyer à la Mecque quand on a les moyens etc.). Lesquels services lui sont souvent rendus à cœur joie. Il les mérite amplement, n’est-ce pas ?  Revenons à présent au terme Mama qui lui est attribué et faisant l’objet de mon article.

-Ceci explique cela ?

Nous venons de voir ensemble, sommairement, jusqu’à quel point on s’attache à son oncle maternel dans les différentes étapes de la vie du neveu. La langue béria ne suit-elle pas une certaine logique en attribuant à l’oncle maternel, un mot, ailleurs attribué, plutôt à la mère ? Essaye-t-elle de l’élever au même titre que la mère, en tenant compte de l’ampleur de son rôle, qui lui exige, à presque tout faire pour son neveu, à l’exception de certaines choses propres aux femmes, dont la mère s’occupe avec plaisir !  Peut-on y voir, une certaine forme de reconnaissance de la grande place de l’oncle maternel au sein de la famille ? A vos claviers pour plus ample réflexion 


Commentaires

thank you

 that was very useful, please provide more
regards 

 


beri | Le Vendredi 11/01/2013 à 01:10 | [^] | Répondre